Se déplacer sans voiture : un système national alternatif présenté par le Forum Vies Mobiles
Le Forum Vies Mobiles organisait, Mardi 16 septembre, une grande conférence de présentation de son système national alternatif à la voiture pour «se déplacer sans voiture sur tous les territoires dès demain». Face à notre dépendance collective à l’automobile, le Forum préconise la mise en œuvre d’un nouveau modèle, plus soutenable sur les plans écologique, sanitaire, social et démocratique.
Camille Thomé, co-directrice du Réseau vélo et marche, est intervenue lors d’une table-ronde pour démontrer comment marche et vélo avaient toute leur place dans ce système alternatif. Actuellement, la France est « sous-développée en termes de mobilité universelle ». Or, il y a un vrai enjeu à « ne pas parler que transports mais de mobilités : tout le monde n’a pas envie d’être transporté lors de ses déplacements mais tout le monde a envie d’être autonome, être capable de se déplacer à toute heure, sans contrainte ». Rappelant le taux de cyclabilité national n’est que de 3,9 % (2023), « il y a une immense marge de progression, désirable et atteignable à moindres frais ».
Au sein de ce nouveau système national détaillé par le Forum, marche et vélo doivent être complémentaires aux autres modes, et notamment aux transports en commun. « Le déploiement des SERM, services express régionaux métropolitains, bien qu’ils ne concernent pas tous les territoires, en est un bon exemple puisqu’ils doivent tous intégrer la notion de rabattement à pied et à vélo ». Cet objectif ne pourra cependant s’atteindre qu’avec des efforts redoublés, notamment concernant le stationnement en gare qui doit s’accroître et avec une meilleure lisibilité de l’information voyageur.
L’étude du Forum Vies Mobiles sera détaillée à l’occasion des deux prochains évènements nationaux du Réseau vélo et marche, à Annemasse à l’occasion de la plénière d’ouverture le mardi 1er octobre et à Orléans mercredi 5 novembre à l’occasion de la table-ronde organisée par le RVM, le Gart et l’UTPF.
Les principaux enseignements de l’étude
- La voiture, cheffe de file d’un système qui exclue : seuls 12 % des Français se disent réellement libres de conduire où et quand ils veulent. Pour les 60 millions restants, un système alternatif de mobilité serait synonyme d’une plus grande liberté de déplacement.
- Avec plus d’un million de kilomètres de routes, la France est le pays qui compte le plus grand nombre de kilomètres rapportés à sa population. Le Forum Vies Mobiles préconise de libérer près de la moitié des routes locales de l’emprise de la voiture : 20 % pour un réseau cyclable et piéton continu et sécurisé, en ville comme à la campagne ; 23 % où la priorité sera systématiquement donnée aux transports collectifs.
- L’importance de garantir une « assurance mobilité » : afin de permettre à toutes et tous de se déplacer librement, un réel choc d’offre doit se mettre en place, se caractérisant notamment par un réseau ferroviaire entretenu et rénové pour une offre cadencée de trains du quotidien, à la demi-heure en journée et à l’heure la nuit et une desserte en transports collectifs cadencée sur route au minimum à la demi-heure en journée et à l’heure la nuit.
Système Alternatif de Mobilité
Et si la France pouvait se passer de la voiture ? Le Forum Vies Mobiles propose un système alternatif de mobilité (SAM), plus inclusif, plus écologique et cinq fois moins coûteux que le système voiture actuel, qui peut être mis en place dès demain en s’appuyant sur les infrastructures existantes. L’étude démontre non seulement que cela fonctionne, mais aussi que cela apporterait des réponses aux grands défis auxquels nous sommes collectivement confrontés : isolement de certains territoires ou de certaines populations, transition démographique, crise climatique, développement d’une autonomie stratégique du pays.
Cette étude sur la faisabilité technique et le coût d’un système alternatif de mobilité (SAM) a été menée pendant deux ans avec les bureaux d’étude Vizea et BL évolution sur une idée originale de l’ingénieur Pierre Helwig. Les bureaux d’étude ont dessiné et chiffré le système sur sept départements représentatifs
du territoire métropolitain et de sa diversité. Un chiffrage national a ensuite été réalisé à partir de ces sept territoires.
