Prévenir et résoudre les tensions entre piétons et cyclistes : un nouveau livret pour outiller les collectivités
La marche et le vélo progressent partout en France. Cette évolution met aussi en lumière une réalité : la coexistence entre piétons et cyclistes sur l’espace public n’est pas toujours aisée. Espaces partagés, zones à forte fréquentation, interfaces complexes… les situations génératrices de tensions se multiplient, souvent par manque d’aménagements adaptés, de lisibilité ou de règles d’usage claires.
C’est pour aider les territoires à mieux comprendre ces situations et à y apporter des réponses durables que, l’Académie des mobilités actives (ADMA), le Cerema et le Réseau vélo et marche publient aujourd’hui le livret « Prévenir et résoudre les tensions entre piétons et cyclistes ». Ce document synthétise les enseignements d’une large démarche menée en 2023–2024 dans le cadre de journées d’étude mêlant ateliers immersifs et visites de terrain, dans plusieurs villes françaises : Bordeaux, Clermont-Ferrand, La Rochelle, Lille et Montpellier.
Un livret pour construire la confiance entre piétons et cyclistes
En rassemblant données, retours d’expérience et recommandations éprouvées, ce livret offre aux collectivités un outil complet pour renforcer la qualité de la cohabitation entre piétons et cyclistes, améliorer le confort des déplacements du quotidien et contribuer à des espaces publics plus sûrs, plus lisibles et plus accueillants pour tous.
Prévenir et résoudre les tensions entre piétons et cyclistes
La marche et le vélo progressent partout en France. Cette évolution met aussi en lumière une réalité : la coexistence entre piétons et cyclistes sur l’espace public n’est pas toujours aisée. Espaces partagés, zones à forte fréquentation, interfaces complexes… les situations génératrices de tensions se multiplient, souvent par manque d’aménagements adaptés, de lisibilité ou de règles d’usage claires.
C’est pour aider les territoires à mieux comprendre ces situations et à y apporter des réponses durables que, l’Académie des mobilités actives (ADMA), le Cerema et le Réseau vélo et marche publient aujourd’hui le livret « Prévenir et résoudre les tensions entre piétons et cyclistes ». Ce document synthétise les enseignements d’une large démarche menée en 2023–2024 dans le cadre de journées d’étude mêlant ateliers immersifs et visites de terrain, dans plusieurs villes françaises : Bordeaux, Clermont-Ferrand, La Rochelle, Lille et Montpellier.
Comprendre avant d’agir : dépasser les idées reçues mais prendre en compte les besoins spécifiques
Ce livret met en perspective le besoin d’identifier la nature réelle des difficultés perçues sur le terrain. Les tensions rapportées à la fois par les cyclistes relèvent souvent davantage d’un sentiment d’insécurité que d’un enjeu d’accidentalité avéré. Ainsi, le livret rapporte que « sur environ 450 piétons tués chaque année, moins de 4 le sont dans un accident avec un cycliste » (source : ONISR).
Pour autant, il ne s’agit pas pour autant de négliger le ressenti exprimé par les usagers qui traduit un besoin réel d’adaptation de l’espace public pour le rendre le plus inclusif. Les baromètres marche et vélo nationaux mettent en évidence une conflictualité perçue à la fois par les piétons et par les cyclistes.
Un cadre d’action complet suivant cinq leviers
Pour accompagner les collectivités dans l’identification de solutions adaptées à leur contexte, le livret propose cinq leviers complémentaires qui dépassent la seule question de l’aménagement :
- Planification et réglementation : hiérarchiser la voirie, organiser les usages, limiter le trafic motorisé de transit lorsqu’il compromet la sécurité et la lisibilité des cheminements actifs.
- Jalonnement et signalétique : rendre les itinéraires explicites, en particulier dans les zones où la préférence doit être donnée à la marche ; clarifier les espaces où les modes peuvent se mélanger.
- Services et stationnement : positionner le stationnement vélo de manière stratégique pour éviter les conflits d’usage, améliorer l’offre de services pour fluidifier les déplacements.
- Concertation et participation : associer les habitants et associations pour mieux cerner les besoins, tester des aménagements temporaires, et construire des solutions acceptées.
- Communication et sensibilisation : expliquer les règles, partager des bonnes pratiques, faire connaître les itinéraires pertinents, accompagner les changements d’habitudes.
Des recommandations pour améliorer les aménagements
Le livret décline plusieurs recommandations opérationnelles, confirmées par les retours d’expérience collectés lors des ateliers.
1. Réaffecter de l’espace pour la marche et le vélo
Hiérarchiser la voirie, réviser les plans de circulation, apaiser les vitesses des véhicules motorisés, modifier l’organisation du stationnement, repenser les carrefours : il s’agit de mobiliser tous les leviers nécessaires pour attribuer à la marche et au vélo la place nécessaire pour une co-existence apaisée.
Indispensable : Assurer la continuité cyclable et la qualité des cheminements piétons. Les interruptions de pistes cyclables, les défauts d’accessibilité ou encore les détours non crédibles alimentent l’incompréhension. Le livret rappelle l’importance d’itinéraires continus, lisibles, et de cheminements piétons dégagés, agréables et suffisamment larges.
2. Séparer piétons et cyclistes dès que nécessaire… en proposant des réalisations soignées
La séparation piétons/cyclistes doit être claire, détectable et accessible, notamment pour les personnes malvoyantes : différences de niveaux, bordures adaptées, traitement tactile et colorimétrique.
3. N’envisager la mixité que dans des contextes adéquats
Zones de rencontre, aires piétonnes, voies vertes : chaque configuration nécessite une approche spécifique, parfois variable selon la saison, les horaires scolaires ou les événements.
Pour les collectivités : un outil immédiatement mobilisable
Le livret présente plusieurs situations concrètes observées notamment dans les villes qui ont accueillies les journées d’étude (suppression de trafic motorisé, jalonnement clair et cohérent, repositionnement du stationnement…).
Les collectivités peuvent s’appuyer sur cette nouvelle publication par exemple pour :
- organiser des diagnostics partagés avec les acteurs locaux (habitants, commerçants, écoles, associations) ;
- alimenter ou réorienter un schéma directeur cyclable ou un schéma marchable ;
- tester des aménagements temporaires : filtres modaux, réaffectation d’emprises, communication ciblée ;
- structurer une stratégie cohérente combinant aménagement, gestion, services et communication.
Pour aller plus loin :
La sécurité des piétons et des cyclistes un enjeu prioritaire pour les collectivités
Ce dossier présente un tour d’horizon des actions mises en place par les collectivités pour améliorer la sécurité des cyclistes et des piétons. Alors que les modes actifs incarnent l’apaisement de l’espace public, leurs usagers, cyclistes et piétons, représentaient 22% des morts et 33% des blessés graves à la suite d’un accident de la route en 2023. Assurer leur sécurité est une des conditions nécessaires au développement de la marche et du vélo, avec une attention particulière pour les publics les plus vulnérables aux deux extrêmes de la pyramide des âges, les enfants et les personnes âgées.
Ce dossier témoigne des efforts des collectivités impliquées en ce sens. Il dessine les contours des leviers qu’elles mobilisent et coordonnent : abaissement de la vitesse, sécurisation et création de nouveaux aménagements, sensibilisation auprès de la population et des usagers et contrôle et sanction des mésusages et comportements dangereux.
Garantir une cohabitation apaisée entre cyclistes et piétons dans les territoires
Ce dossier témoigne d’actions de collectivités territoriales sur la prise en compte de la complémentarité de ces deux modes actifs. Les solutions et initiatives sont légion : réduction des vitesses, zones de rencontre, signalétique, application du Code de la rue… Cette complémentarité marche/vélo s’appuie sur un contexte et un cadre juridique développés dans cette publication.
En France, 39 % des femmes et 35 % des hommes réalisent au moins un déplacement à pied quotidien pour une distance moyenne d’un kilomètre. Deuxième mode de transport après la voiture, la marche reste encore peu visible dans les politiques publiques, ce qui a conduit à l’émergence d’une demande émanant du collectif place aux piétons, celle de la mise en oeuvre d’un Plan national marche.
La prise en compte de l’enjeu de cohabitation entre modes actifs dans les réseaux express vélo
Comment concilier les réseaux express vélo et les déplacements des piétons ? Les territoires s’engagent dans ces projets cyclables visant à rendre les trajets à vélo autant – voire plus ! – efficaces que la voiture sur des distances importantes.
L’édition présente les enjeux de la prise en compte des piétons dans les réseaux express vélo existants ou en projet illustré par des exemples de collectivités du Club. Inspirés des « autoroutes à vélo » développées en Europe du Nord, ces réseaux express vélo respectent des critères de qualité : sécurité, confort, largeur, lisibilité, qui les rendent inclusifs.
Compte rendu du voyage d’étude en Bretagne
Dans le cadre d’un déplacement effectué en Bretagne en 2023, à l’occasion du lancement officiel de la campagne « Ville apaisée, quartiers à vivre » et de son manifeste, désormais signé par plus de 50 collectivités. Un compte-rendu de ce déplacement est disponible, donnant la parole aux villes de Vitré, Rennes et Saint-Brieuc, toutes engagées dans une politique volontariste de promotion de la marche et du vélo et d’apaisement de l’espace public.
Compte rendu du voyage d’étude à Lille
Ce compte rendu est issu du voyage d’étude à Lille et Roubaix, organisé en octobre 2024 dans le cadre de la campagne « Ville apaisée, quartiers à vivre ». Portée par Rue de l’Avenir et le Réseau vélo et marche, cette initiative met en lumière les démarches menées par la Métropole européenne de Lille et des villes de Lille et Roubaix pour replacer les mobilités actives au cœur des quartiers et repenser l’espace public à l’échelle métropolitaine et rurale. En savoir plus sur la campagne « Ville apaisée, quartiers à vivre ». Retrouvez les présentations issues de ces journées.
Compte rendu du voyage d’étude à Chartres
Le Réseau et Rue de l’Avenir ont organisé, Vendredi 5 avril 2024, une journée d’études à Chartres dans le cadre de la campagne nationale « Ville apaisée, quartiers à vivre ». Une cinquantaine de personnes (élus, responsables de collectivités, représentants associatifs) ont pu découvrir les actions menées dans la préfecture d’Eure-et-Loir (28).
Aménagement du pôle gare, livraison du dernier kilomètre, boulevard de la culture, pistes « Gold », etc : ce document rend compte de l’ensemble des thématiques abordées au cours de cette journée encadrée par Maria Jebli-Chedeville, adjointe au maire en charge de la démarche Éco-ville.