La marche constitue le premier mode de déplacement, universel, accessible et durable : près de 24% des déplacements locaux en France sont effectués à pied, ce qui en fait le mode le plus utilisé après la voiture. Universelle, accessible et durable, elle est pourtant largement sous-estimée dans les politiques de mobilité. Pour le Réseau, la marche doit devenir une priorité reconnue et financée des politiques publiques de mobilité et d’aménagement du territoire.
Les bénéfices de la marche et de ses infrastructures
La marche quotidienne est un véritable remède naturel. Elle jour un rôle majeur dans la prévention des maladies chroniques (diabète, maladies cardiovasculaires, obésité), améliore la santé mentale et le bien-être général, tout en réduisant significativement les dépenses de santé publique.
Selon une étude de l’ADEME, 70 % de la population en ville, 32 % dans le périurbain et 8 % dans le rural vit à moins d’1 km des équipements essentiels (commerces, écoles, médecins), une distance réalisable en 15 min à pied environ. Cela semble accessible, qu’attendons-nous pour effectuer ces distances à pied ?
Chaque trajet effectué à pied, plutôt qu’en voiture, contribue à la réduction des émissions de gaz à effet de serre, de la pollution de l’air et du bruit urbain. La marche est un maillon essentiel pour atteindre nos objectifs climatiques et donc, respecter nos engagements nationaux.
Gratuite, inclusive et accessible quel que soit l’âge, le niveau de revenu ou les capacités physiques, la marche favorise l’équité sociale. Elle reconnecte aussi les habitants à leur quartier et stimule les liens intergénérationnels.
En 2024, les piétons représentaient 26% des personnes tuées sur la route, une part en augmentation depuis la pandémie. Les usagers vulnérables (piétons, cyclistes, personnes à mobilité réduite) sont de plus en plus exposés, notamment dans les zones mal aménagées ou dépourvues d’infrastructures sécurisées.
Face à ce constat, créer des espaces piétons continus, lisibles et sécurisés est une nécessité puisque ces aménagements permettent de diminuer significativement le risque et la gravité des accidents.
La marche est la première et la dernière étape de tout déplacement, qu’il soit effectué en transport en commun, en voiture ou à vélo. Elle renforce l’efficacité des autres modes et facilite l’accès aux pôles de mobilité (gares, arrêts, parkings relais…).
Actions prioritaires pour les collectivités du Réseau :
- Adopter une stratégie nationale pour la marche : fixer un cadre pluriannuel avec des objectifs chiffrés pour développer des réseaux piétons continus et sécurisés vers les pôles d’attractivité.
- Mettre en place un financement dédié : création d’un fonds national pour la rénovation des trottoirs et les zones apaisées.
- Généraliser la limitation de vitesse à 30 km/h dans les zones résidentielles et créer des espaces apaisés.
- Aménager rapidement des infrastructures adaptées : trottoirs élargis, passages piétons surélevés, végétalisation.
- Intégrer des objectifs spécifiques à la marche dans les plans locaux de mobilité et documents d’urbanisme.
- Intégrer la marche dans les politiques de santé : plans de prévention et campagnes locales.
- Mobiliser les habitants à travers des diagnostics participatifs et cartographies collaboratives.
Révéler la marche, Un incontournable des politiques de mobilités et d’espace public
Universelle, la marche est pourtant souvent rangée dans la catégorie des impensés. C’est justement pour la mettre à sa juste place que le Réseau vélo et marche, dans son dossier « Révéler la marche » revient sur la nécessité de planifier la politique piétonne et sur les différents outils à mobiliser pour révéler tout le potentiel de la marche. Documents de planification, hiérarchisation des voies, aménagements, limitation des vitesses, communication, … Le dossier s’appuie sur des exemples et actions portées par des collectivités engagées pour redonner à la marche sa place dans les politiques publiques de mobilité.
Garantir une cohabitation apaisée entre cyclistes et piétons dans les territoires
Ce dossier témoigne d’actions de collectivités territoriales sur la prise en compte de la complémentarité de ces deux modes actifs. Les solutions et initiatives sont légion : réduction des vitesses, zones de rencontre, signalétique, application du Code de la rue… Cette complémentarité marche/vélo s’appuie sur un contexte et un cadre juridique développés dans cette publication.
En France, 39 % des femmes et 35 % des hommes réalisent au moins un déplacement à pied quotidien pour une distance moyenne d’un kilomètre. Deuxième mode de transport après la voiture, la marche reste encore peu visible dans les politiques publiques, ce qui a conduit à l’émergence d’une demande émanant du collectif place aux piétons, celle de la mise en oeuvre d’un Plan national marche.
Le Manifeste villes apaisées
Rue de l’Avenir, le Réseau vélo et marche et leurs partenaires lancent une campagne en faveur de la ville apaisée pour inciter et soutenir les collectivités à maintenir et à améliorer la qualité de vie en ville et l’attractivité de ses quartiers, dans un contexte marqué par l’accélération du changement climatique et la raréfaction des ressources.
Les Actes des Rencontres de la marche en ville 2023
Le collectif Place aux Piétons, composé du Réseau vélo et marche, de Rue de l’Avenir, de la Fédération française de randonnée pédestre et de 60 millions de piétons, vient de publier les Actes des Rencontres nationales de la marche en ville qui se sont tenues à Reims les 9 et 10 novembre 2023.
Réunissant plus de cent-soixante-dix personnes en présentiel et plusieurs centaines à distance, cet évènement organisé par le Collectif – avec le soutien de l’ADEME, du Ministère chargé des Transports, du ministère des Sports et des Jeux Olympiques et Paralympiques, la Métropole du Grand Reims et de la Ville de Reims, des sociétés Kéolis et Someware – a constitué un riche temps d’échange entre services de l’Etat, collectivités territoriales, associations, universitaires et entreprises afin de partager des expériences concrètes et des réflexions nombreuses pour développer la marche dans les espaces urbains et périurbains.